Le Ginkgo biloba

Par Sylvie Mireault, naturopathe et herboriste

Doyen des arbres, le Ginkgo biloba se nomme en français Ginkgo bilobé en raison de ses feuilles à 2 lobes. On le surnomme communément l’arbre aux quarante écus, à cause de ses feuilles dorées en automne.  Il existerait depuis environ 250 millions d’années. Il assume à lui seul sa classification végétale, soit : sa classe > Ginkgoae, son ordre > Ginkgoales, sa famille > Ginkgoaceae, son genre > Ginkgo et son espèce > biloba.

L’arbre atteint 2 à 3 mètres à l’âge de 5 ans, puis jusqu’à 40 mètres à l’âge d’environ 2,000 ans. Certains spécimens vivent 4000 ans. Espèce dioïque, il existe des arbres mâles et des arbres femelles. Après plusieurs années, les Ginkgos femelles matures produisent en abondance de gros ovules, qui tomberont au sol tardivement à l’automne. Les très vieux arbres peuvent porter des sortes de rameaux cylindriques, appelés «chichi». Ces excroissances ressemblent à des stalactites ou à des mamelles…

Très rare à l’état sauvage, l’arbre a survécu pendant des siècles grâce aux moines bouddhistes qui le vénéraient. À Hiroshima en 1945, à l’épicentre du point d’impact de l’explosion de la bombe atomique, ce fut le seul arbre à renaître de sa souche calcinée, tel un phénix.

Le Ginkgo prospère le long des avenues des grandes villes les plus polluées du monde et résiste à la plupart des maladies et aux attaques parasitaires. Comme le Schisandra ou le Ginseng, le Ginkgo favorise la résistance de l’organisme, particulièrement  face à « l’outrage du temps » (sert à contrer le vieillissement), c’est en ce sens un « adaptogène » d’autant plus qu’il a si bien démontré sa très grande adaptabilité et sa résistance depuis l’ère primaire.

C’est seulement dans les années 1980 que les biochimistes se sont intéressés aux vertus antioxydantes des extraits de ses feuilles. Beaucoup d’études confirment depuis leurs effets protecteurs des systèmes neurologiques et vasculaires humains.

Indications : Véritable « engrais » pour le cerveau, le Ginkgo permet une meilleure irrigation cérébrale et améliore ainsi les performances de mémorisation, d’attention et de concentration… Ses principes actifs neutralisent l’agrégation plaquettaire, responsable de la coagulation du sang, prévenant ainsi la formation de caillots et autres amas pathogènes (athéromes). Le Ginkgo favorise la circulation périphérique et l’oxygénation sanguine, et maintient le tonus artériel et veineux. L’effet se ressent après un traitement de 1 à 3 mois.

Utilisations : Selon des études scientifiques, on obtient un maximum d’efficacité avec 3 doses quotidiennes de 40 mg d’extrait de la feuille, standardisé à 24% de ginkgosides. Ces extraits facilitent la régénération des vaisseaux sanguins après un traumatisme crânien.

En herboristerie, on cueille les feuilles au début de l’automne pour produire les teintures. On fabrique aussi des crèmes de ginkgo pour augmenter la souplesse de la peau et soulager les inflammations des seins. D’autre part, les onguents traitent les engelures et les varices…

Synergie de plantes : Ces mélanges  potentialisent l’action du Ginkgo :

  • Convalescence (circulation) : 3 parts de feuilles de Ginkgo, 3 parts de feuilles de cenelles d’Aubépine, 2 parts d’écorce d’Angélique épineuse, 1 part de gousse d’Ail, 1/2 part d’enveloppes de poivre de Cayenne.
  • Varices et capillaires: 4 parts de feuilles de Ginkgo, 3 parts de Marronnier d’Inde, 1/2 part d’enveloppes de Cayenne.
  • Fonctions cérébrales et mémoire: 2 parts de feuilles de Ginkgo, 1 part de racine de Gotu kola et 1 part d’écorce d’Angélique épineuse.

Précautions : On déconseille l’utilisation du Ginkgo en même temps que certains médicaments, comme l’aspirine, la coumarine et l’héparine, ainsi qu’avec des antidépresseurs.

Pour en savoir plus, venez à ce cours sur les plantes adaptogènes par Mélanie Ouellette :